Lip a été pendant très longtemps le plus gros fabricant horloger de France et a ainsi joué un r?le non négligeable dans l’histoire industrielle, sociale et même politique. Si la marque Lip est déposée en 1900, son histoire remonte bien plus avant, en 1867, date à laquelle Ernest Lipmann fonde son entreprise d’horlogerie a Besan?on et emploie une quinzaine de salariés, et même en 1807, puisque le grand-père d’Ernest Lipmann, Emmanuel, a créé une montré qui f?t offerte à Napoléon 1er par les habitants de Besan?on.Nous reviendrons plus tard sur les premiers temps de la manufacture Lip, et nous intéresserons ici à la seconde moitié du XXème siècle.
L’age d’or
L’age d’or de Lip correspond aux années 50. Le succès des modèles créés est tel qu’il pousse Lip a installer sa première ligne d’assemblage mécanique pour les mouvements. Au cours de cette période, Lip commence à tourner le dos aux mouvements mécaniques, en annon?ant en mars 1952 la production d’une montre électronique, équipée d’une diode. Cette annonce a eu de fulgurantes répercussions pour la marque bisontine, puisque Fred Lip est invité par le British Horological Institute pour donner une conférence sur la montre électrique par Lip au Royal Society of Arts à Londres en Juin 1953. Le succès connu par Lip a nécessité des capacités de production supplémentaires: à cet effet, un site de plusieurs usines est installé à Palente, dans la banlieue proche de Besan?on en 1960 et un an plus tard, Lip établit des ateliers de production et d’exportation à Genève, en Suisse, sous le nom de ? Lip Genève ?. Ce fut la première fois qu’une société horlogère étrangère est autorisée à s’implanter en Suisse.
La crise
Pourtant, la fin de la décennie 1960 marque le début des difficultés pour Lip et plus largement, la fin des Trente Glorieuses, sous l’effet de la concurrence internationale et plus précisément de la concurrence des états asiatiques émergents. Lip est ainsi amenée à revendre une part de ses actions à la société suisse Ebauches S.A. pour faire face à un début de crise. Deux années plus tard, en 1969, une restructuration complète des fabricants horlogers fran?ais est amorcée, ce qui conduit à la création de la ? Société Développement Horlogère ? (SDH) afin de réviser les stratégies de coopération, de recherche, et même de marketing. En 1971, la SDH participe à la création de la Société d’Etudes pour la Montre Electronic (Montrelec) en vue du développement de ma première montre fran?aise à quartz.
Un conflit social historique et emblématique
Pourtant rien n’y fait, le déficit accumulé par Lip SA est trop important. A partir de 1971, l’image de Lip est associé à des mouvements sociaux d’empleur, qui ammèneront les salariés à occuper leurs usines pendant près de deux mois, à? prendre le contr?le du stock de 65 000 montres (d’une valeur de 10 millions de Francs de l’époque) , à autogérer les cha?nes de production et la vente des montres fabriquées, et à séquestrer leurs deux directeurs, Louis Dufay et Jacques Pesson. Le 22 juin 1973, le bilan est déposé et la liquidation judiciaire est proncée le 13 juillet de cette même année.
Les plans de sauvetage se sont succédés, en vain, puisque le déficit n’acessé de s’accro?tre. Pourtant, l’initiative de Claude Neuschwander, devenu PDG en 1974, d’inviter des designers de renom (Isabelle Hebey, Michel Boyer, Roger Tallon “l’homme du TGV”, Marc Held, Rudi Meyer…) pour créer une collection de montres attractive f?t un relatif succès, mais qui n’a pas été suffisant pour redresser la barre. Les PDG et plans sociaux se sont encore succédés, et ont à nouveau entrainé l’occupation de l’usine Lip en 1977 et l’autogestion des employés. Lip devient même une cooporéative entièrement gérée par les salariés, que l’on appelle désormais les Lips. Cependant, à cause d’un manque de moyens et savoirs financiers, organisationnels et techniques, ils ne parviennent pas à établir à nouveau la marque Lip. Les années 1980 sont encore plus sombres, puisque plus aucune montre ne sort des usines Lip, la production étant assurée par la Société Mortuacienne d’Horlogerie de Morteau, jusqu’à sa propre faillite en 1990.
Sensemat: le faux sauveteur
En octobre 1990, Jean-Claude Sensemat, rachète ce qu’il reste de la marque Lip et implante Lip France dans le Gers, à Lectoure. Pour célébrer le 50ème anniversaire du Jour-j, en 1994, Lip sort la montre réplique de celle du Général de Gaulle. Cette montre, outre le fait qu’elle est été portée par le Général, avait aussi été offerte en 1959 au général D. Eisenhower lors d’une visite à Paris. La réédition de 1994? s’est déclinée en deux version: une édition limitée dont une partie est montée avec un authentique mouvement électrique, le R 148, et une série à quartz. Avec une telle initiative, Jean-Claude Sensemat pouvait bien se vanter d’avoir sauver Lip.
Et pourtant, depuis 1994, Lip n’a pas sur retrouver ses couleurs d’antan. les stratégies marketing suivies par Lip ont souvent été hasardeuses, voire suicidaire, puisque le meilleur moyen d’obtenir une Lip consistait trop souvent à s’abonner à n’importe quel magazine.
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Montre Rolex GMT